Je travaillais depuis vingt heures et en entendant l’horloge sonner les douze coups de minuit, je fus tellement soulagée qu’un soupir s’échappa d’entre mes lèvres. J’adorais mon boulot surtout quand l’endroit était plein, mais prendre de temps en temps une pause me faisait également plaisir. Avertissant mes collègues que je sortais prendre l’air pour ma pause, je passais derrièr le comptoir pour me rendre dans les coulisses et dans nos vestiaires pour retirer mes belles oreilles de lapines. Elles m’allaient plutôt bien, mais ce n’était pas pour autant que j’allais sortir en pleine nuit avec celles-ci sur la tête. Sachant que ma pause ne durait pas des heures, je décidais simplement de mettre mon mantau par-dessus mon costume. La nuit n’étant pas très froide, je n’allais très certainement pas avoir un rhum le lendemain. Me regardant tout de même quelques secondes dans le miroir se trouvant dans la pièe, je rectifia rapidement mon maquillage, n’aimant pas sortir si je n’étais pas parfaite. Et oui, ce n’était pas parce que j’étais maman d’une petit fille que je n’’avais pas le droit de me faire belle pour sortir. Bon d’accord, j’étais plutôt belle toute la soirée, pendant mon service, mais je n’avais pas envie de lancer une sorte de mauvaise réputation sur les bunnies durant nos pauses. Je pris rapidement mon sac à main se trouvant dans mon casier, referma celui-ci et sortit finalement par la porte de service. J’aurais très bien pu sortir par devant, mais je n’avais pas envie de me faire arrêter toutes les deux minutes par des clients. Je n’avais qu’une seule pause et je comptais bien en profiter au maximum. Mon service se terminait à quatre heure et je voulais rester en forme jusque-là.

Humant avec un grand sourire sur le visage, l’odeur de la nuit, je me mis à marcher en direction du seul endroit qui me donnait envie de rester dehors à passer minuit et cet endroit n’était autre que le parc. C’était quand même une aubaine que celui-ci reste ouvert la nuit, car si les portes étaient fermés, je n’avais aucune idée où j’irais passé la plupart de mes pauses. J’enfonça mes deux mains dans les poches de mon manteau et marcha d’un pas décidé en sa direction, espérant ne croiser aucun client jusque-là, car les connaissant ils étaient capables de m’arrêter pour me demander quelques services qui n’étaient pas marqués dans mon contract. Grimançant à cette pensée, mon pas s’accéléra encore plus et en aperçevant enfin les grilles du grand jardin je fus soulagée. Sachant que celui-ci était totalement désert à cette heure tardive, j’avais l’embarras du choiox pour m’asseoir. Après quelques minutes de marches sur les divers sentiers, je m’assis sur un banc quasiment caché sous un platane. A peine assise, je sortis mon inséparable paquet de bonbons, les mangeant lentement tout en écoutant les bruits de la nuit, qui étaient beaucoup plus variés que la journée.